Dessiner

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Dessin
  • Temps de lecture :4 min de lecture
“Tilleul” 5×10 aquarelle sur facturier.
© Adeline Gautret

La pratique régulière du dessin, si elle permet de progresser dans la technique, apporte à ceux qui s’y adonnent des parenthèses de détente et de connexion à soi.

Je dessine depuis la toute petite enfance. Le dessin à toujours été pour moi, un moment de déconnexion du réel et de connexion à ce que je suis au plus profond de moi-même. L’énergie de la création est une énergie particulière. Elle m’entraine, comme si elle avait son chemin à elle, singulier. J’ai toujours aimé cette sensation que ma volonté avait peu à voir avec ce qui se passait dans l’acte créatif. J’aime me lancer et voir ce qui naît, que ce soit en dessin, en jeu, en écriture. Comme si ce qui émergeait dans la création était en attente dans le moment juste avant d’agir ou de laisser faire. Comme si je lui laissais simplement l’occasion de s’exprimer et de devenir matière ou son, ou mots.

Prendre le temps de dessiner.

A chaque fois que je prends ce temps de tête-à-tête avec une feuille de papier et un crayon, avec mes pinceaux et de la couleur, que je griffone sur un petit bout de papier, que je trace des formes dans le sable, que je joue avec une craie avec mes enfants sur le sol de la terrasse, je me pose cette question : pourquoi je ne fais pas ça tous les jours ? Ça fait tellement de bien.

Chaque petit dessin est riche de notre singularité

Dessiner, regarder la main inventer une image. Sentir ce lien étrange et mystérieux avec l’œil et tout le corps qui entre en perception dans un état quasi-méditatif. Laisser poindre l’imaginaire sans rien forcer. Laisser venir. Notre imaginaire se construit depuis la toute petite enfance au fil de nos découvertes, main dans la main avec la symbolique, la culture et l’inconscient collectif. Chaque création si petite, si anodine soit-elle est porteuse de cette richesse. Chaque œil voit la réalité avec sa palette. Chaque corps bouge et tient le pinceau ou le crayon avec un rythme, une énergie, une tension uniques.

De la joie de dessiner le monde

Quand je dessine ce que je vois, je le fais avec mes yeux et mon âme. Je décide que ce que je vois, aussi quotidien soit-il, est digne d’intérêt et recèle une beauté propre. C’est nommer son monde, le regarder autrement, le redécouvrir. Dans cette quête, j’ai toujours ressenti un apaisement immense et une grande joie. Les petits dessins finissent dans un tiroir, dans un carnet que j’ouvre des années plus tard, certains froissés au fond de mon sac, ils n’ont pas d’importance et c’est en ça qu’ils sont si précieux.

Cours de croquis et dessin à Tours, animés par Adeline Gautret